Le développement
personnel
de la 4e, 5e et de la 6e semaines
pendant la période du Ômér
entre Péssa'h et Chavouôte
par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour
Site Modia. http://www.modia.org
Avançons dans une période de développement
personnel...
Le travail de la 4e semaine, sur nétsa'h,
victoire ou assurance
(à partir du 27 avril au soir, 22e jour
de l'Ômér, 'hésséd ché bé
nétsa'h)
Le travail de la 5e semaine, sur hod,
splendeur de beauté
(à partir du 4 mai au soir, 14 Iyar, 29e jour
de l'Ômér, 'hésséd ché bé
hod)
Le travail de la 6e semaine, sur yéssod,
la sexualité et sainteté des tsadiqim
(à partir du 11 mai au soir, 21 Iyar,
36e jour de l'Ômér, 'hésséd ché
bé yessod)
Plan
Quel travail personnel réaliser sur soi-même pendant le Ômér
?
Les principes préalables de Ribbi Moché Cordovéro
Le travail progressif, lent et systématique
de la 1e semaine sur les middotes (tendances et attitudes) de bonté
('hésséd).
conceptuellement,
pratiquement et activement
pratiquement et passivement.
Le grand art de la conscience juive de l'épreuve.
I. Les dimensions psychologiques dans le développement personnel
juif
II. Les dimensions au-delà du psychologique dans le développement
personnel juif
Le travail de la 2e semaine de l'Ômér
sur les middotes (tendances et attitudes) de force guévoura.
Le travail de la 3e semaine de l'Ômér
sur les middotes (tendances et attitudes) de beauté
tiféréte.
La 4e semaine travaille sur les middotes (tendances
et attitudes) d'assurance nétsa'h.
La 5e semaine travaille sur les middotes (tendances
et attitudes) de rayonnement et splendeur hod.
La 6e semaine travaille sur les middotes (tendances
et attitudes) d'union fécondante et sexualité yéssod
La libération de ce que représentait Mistrayim,
Egypte (angoisse, esclavage volontaire, perte de l'identité, assimilation
à d'autres cultures et à d'autres dieux, glissement progressif
vers la destruction) s'est faite par don gratuit de Hachém
pendant le jour de Pessa'h ; mais, ces forces négatives se ravivent
et augmentent immédiatement leur prise si un travail personnel n'est
pas entrepris sur soi-même. C'est ce que nous enseignent tous
nos Sages et ils ont prescrit pour cela le compte du Ômér
et des techniques pour réaliser ce développement personnel.
Quel travail personnel réaliser
sur soi-même pendant le Ômér ?
La tradition nous enseigne que ce processus personnel de libération
doit
être fait pendant les 49 jours pour que nous soyions capables
de recevoir la Torah pendant la fête de Chavouôte.
Ce processus personnel de libération doit être fait systématiquement
sur chaque dimension de nos tendances (middotes).
Voilà pourquoi chaque semaine est consacrée au travail
sur l'une de ces middotes (d'abord la bonté 'hésséd,
puis la force guévoura, puis la beauté tiféréte,
puis l'assurance nétsa'h, puis l'expansion hod, puis
l'union et la sexualité yéssod, et la complétude
royale malkhoute...) ; on peut se reporter au TomérDévora,
Palmier de Dévora, de Rabbi Moché Cordovéro, pour
comprendre et accomplir ce travail qui est à la fois spirituel,
moral et psychologique. Chaque semaine est consacrée à un
travail particulier, mais également chaque jour de chaque semaine.
Nous le suivrons comme manuel de développement personnel jusqu'à
Chavouôte.
Ce processus doit se dérouler lentement, sur 49 jours.
La libération de Pessa'h elle, devait être soudaine,
comme toute décision peut être l'aboutissement d'une longue
réflexion mais, finalement, la décision est soudaine (bé'hipazone).
Tous ceux qui ont répondu à la logique juive de la montée
en Israël (âlia) connaissent ces deux étapes de
mûrissement lent et de décision définitive. Et, à
l'heure où la décision est possible et où seule la
décision de liberté est en jeu, si l'homme ne fait pas le
choix, comme pour la sortie d'Egypte, il a perdu alors le "temps favorable"
que Hachém lui donnait (davar tov béîto). Il
avait reçu le don gratuit de la lumière progressive et, finalement,
il dit "non" ou "oui". La fête de Pessa'h est marquée
par ce "bé'hipazone" (en hâte) mais le Ômér
qui suit est marqué par le travail progressif, lent et systématique.
La première semaine se caractérise par le travail sur
la bonté, hésséd.
Le travail progressif, lent et systématique selon les principes
que pose Ribbi Moché Cordovéro :
nous sommes fait à l'image et à la ressemblance du Créateur,
nous vivons de Son influx,
...si nous le laissons nous pénétrer par la prière
et par le travail sur nous-mêmes dans des actes effectifs ;
les semaines du Ômér sont propices à ce travail.
Cela se résume dans le principe : ha adam raouille
ché yitdamé léqqono (il est pertinent que l'homme
se rende semblable à son créateur).
Note - Ribbi Moché ben Yaâqov Cordovéro (1522-1570),
élève de Rabbénou Yosséf Caro, Marane, et de
Ribbi Chlomo Alkabéts auteur du Lékha Dodi fut le
maître de Ribbi Yits'haq Louria, le Ari. Ses livres les plus
connus sont Pardés Rimonim (livre très spécialisé
de caballe), Or Néêrav (plaidoyer pour la caballe)
et Tomér Dévora (livre de moussar, morale du
comportement pour l'ensemble du public, fondé sur la compréhension
de toute la Torah jusqu'aux niveaux les plus intimes et les plus élevés
mais traduits en modèles clairs et simples de comportement interne
et externe pour tout le peuple).
La 4e semaine travaille sur
les middotes (tendances et attitudes) d'assurance nétsa'h.
et, à l'intérieur de cette dynamique, chaque jour de
la semaine on travaillera sur une dimension particulière dans nos comportements :
La photo du jour par l'auteur de Modia présente une image de la Création (expression et enseignement de Hachém),
pour être plus sensible à la dominante éducative du jour.
la bonté 'hésséd dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance
à partir du 15 mai au soir et le 16, 7 Iyar,
22e jour de l'Ômér, 3 semaines et un jour.
|
la force guévoura dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 16 mai au soir et le 17, 8 Iyar,
23e jour de l'Ômér,
|
la beauté tiféréte dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 17 mai au soir et le 18, 9 Iyar,
24e jour de l'Ômér,
|
l'assurance nétsa'h dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 18 mai au soir et le 19, 10 Iyar,
25e jour de l'Ômér,
|
l'expansion splendide de beauté hod dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 19 mai au soir et le 20, 11 Iyar,
26e jour de l'Ômér,
|
l'union et la sexualité yéssod dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 20 mai au soir et le 21
mai, 12 Iyar, 27e jour de l'Ômér,
|
la complétude royale malkhoute dans... nétsa'h, la victoire ou l'assurance à partir du 21 mai au soir et le 22, 13 Iyar, 28e jour de l'Ômér
|
TEXTE DE RIBBI MOCHÉ CORDOVÉRO sur la 4e et la 5e semaines
en même temps
(avec notre commentaire de présentation) :
Comment l'homme s'éduquera-t-il lui-même
pour se développer dans la midda (tendance et attitude)
de netsa'h, victoire ou d'assurance ?
Le Rav pense avoir été assez clair pour faire comprendre
qu'il y a un parallélisme complet de ce qui se produit entre
"le Ciel" et nous et entre ce que nous faisons aux autres.
Ou bien nous agissons comme il le faut et la bénédiction
descend, ou la vie de la Torah.
Ou bien, nous agissons mal et les sources de vie d'en-haut ou de la Torah
se ferment.
Il s'ensuit des conséquences pratiques :
1.
Le Rav réunit ces deux plans en montrant que ce qui est ainsi demandé
de tous, l'est a fortiori envers les étudiants de la Torah (lomedé
hattorah, c'est à dire chacun de nous puisque nos lecteurs
veulent vivre dans la Torah et étudient pour cela). Plus que tous
autres, ils sont les véhicules de la bénédiction
dans le monde.
A tel point que les étapes de descente de la bénédiction
qu'est la vie de la Torah (étapes qui succèdent à
la séfira Tiféréte ou Torah) sont nommées
"étudiants de la Torah" (lomedé hattorah).
Ce sont particulièrement les étapes de Nétsa'h
(victoire ou assurance) et de Hod (rayonnement splendide
de la beauté)
Pour mieux le faire comprendre, nous pouvons dire ceci : dans les 3 études
précédentes de chacune des trois premières semaines
(bonté 'hésséd, force guévoura,
beauté tiféréte), nous avons été
avertis avec précision des conditions de base et nous avons reçu
la Torah dans toute Sa beauté. Maintenant, il s'agit de la piloter
: nous devons être des "étudiants de la Torah (lomedé
hattorah)" c'est-à-dire des transmetteurs ou canaux, ou pilotes
excellents de la bénédiction.
C'est pour cela que le Rav dit que la première tâche,
maintenant, est "d'aider les étudiants de la Torah",
véhiné, richona, tsarikh lésayéâ
lomedé hattorah. C'est-à-dire réussir ce pilotage
de la Torah car elle est faite pour en vivre et pour faire vivre.
Cette aide prendra des formes multiples (procurer, dit le Rav, les besoins
de base à ceux qui étudient laTorah et la diffusent dans
sa vérité et sa morale, pour qu'ils ne se détournent
pas de cette tâche essentielle chélo yitbatélou
mi divré Tora, et faire bien attention à ne pas les
humilier, et leur procurer les moyens d'étudier, les outils). Il
va de soi qu'on est loin de la méchanceté fréquente
de ceux qui considèrent ces travailleurs de la Torah comme des
fainéants. Moché recevait déjà ces critiques
de la part des vauriens qui injuriaient la Torah à travers lui.
Cela nous enseigne que, en tous temps, parmi ceux qui n'étudient
pas beaucoup sont hypercritiques envers les étudiants qui
se consacrent totalement à la Torah et trouvent mille prétextes
pour les attaquer, les minimiser, les mettre en cause.
Le Rav insiste sur la fragilité de ceux qui étudient
et sur le risque grave qu'ils se découragent et renoncent, à
cause de ces attaques.
Ces comportements sont identiques aujourd'hui et nous n'aurions pas pensé
à ces périls si nous n'avions pas compris peu à peu
au cours des 3 semaines passées du Ômér que nous avons
un pouvoir immense dans le monde comme canaux réalisateurs de la
Torah.
(Nous essayons d'y contribuer en donnant aux étudiants de la Torah
sur Modia une conception de la Torah qui... tienne la route parce qu'elle
est prise aux vraies sources, parce qu'elle n'est pas seulement intellectuelle
mais saisit le coeur, les sentiments et l'action de morale et de fraternité).
Le Rav dit qu'il faut mettre ces étudiants de la Torah en condition
de kavod, d'honneur par la subsistance, par la parole et par l'argent
et éveiller le coeur des créatures à cela.
Cela s'exprime par l'expression de renforcer la Torah (ma'haziqim
ba) et de la soutenir (vétomkhéya).
Il faut lire ici le verset 3, 18 du Livre des Proverbes (Michlé).
(Pensez donc à soutenir
le Beth midrache qu'est Modia: ouvrez ce lien-ci).
Inversement, le Rav demande de la part de ces étudiants de la
Torah certaines attitudes précises envers les autres personnes.
Nous verrons cela par la suite.
2. Pour aborder ce second point, il est important que le lecteur s'autorise
à lire avec souplesse sans vouloir tout comprendre ni tout
organiser immédiatement. Un lecture souple facilitera la saisie
intuitive.
La deuxième qualité sera de laisser la Torah s'étendre
en tout et, donc, de considérer profondément que l'on apprend
la Torah de toute personne (chéyilmad mikol adam)
comme il est dit dans le psaume 119, 99 : "de tous (ceux que j'ai
considérés comme) mes maîtres j'ai progressé
dans l'intelligence (mi kol mélamedaï hiskalti)".
Car la Torah ne peut pas être complète par l'approche
d'un seul Rav (ki éine hattorah michtaléméte
étsel rav é'had). Beaucoup font une erreur de ce type
en notre génération. Il est clair, cependant, qu'il s'agit
ici de gens qui ont déjà étudié longtemps
avec un maître et qui, sur leur base complète si l'on peut
dire, vont voir ailleurs à juste titre.
(Commentaire pour la compréhension : après le don de
la Torah en Tiféréte, la diffusion se fait sur plusieurs
directions, de droite, de gauche et du milieu que sont Nétsa'h,
Hod et Yéssod. Ils expriment aussi le masculin, le féminin
et leur union procréatrice. C'est pour cela que l'on peut comprendre
qu'il faut ainsi apprendre dans toutes les directions de la Torah et avoir
un égal appêtit et respect pour les éclairages divers
qui complète la compréhension de la Torah. Il va de soi
que l'on parle ici de véritable transmissions différentes
et partielles de la Torah mais toutes exactes et venues de Moché
Rabbénou et qui ne sont pas des "courants d'opinion ni des tendances
qui découpent ceci ou cela dans la Torah.).
Le Rav fait voir en ce sens la nécessité d'étudier
également la Torah miqra qui est plus liée à
Nétsa'h, et la Michna qui est plus liée à
Hod, et la guémara qui est reliée à ces deux
côtés et les rassemble (hakkéloula bakkol).
En effet, la guémara va depuis la Torah jusqu'à
la michna qui précise les règles de comportements
ou dinim ou halakha et cela produit une réparation
du monde à travers l'union des deux (ché méviya
réaya lédiné hammichna min hakkatouv, haré
zé tiqqoune lichnéhém ya'had).
Lien ici pour revenir à l'étude
sur la bonté (1e semaine)
sur la force (2e semaine)
sur la beauté (3e semaine).
La 5e semaine travaille sur
les middotes (tendances et attitudes) de rayonnement et splendeur hod.
le 1e jour de la 5e semaine: à partir du
15 mai au soir et le 15 mai, 14 Iyar, 29e jour de l'Ômér
la bonté 'hésséd dans... l'expansion
splendide de beauté hod

|
le 2e jour de la 5e semaine: à partir du
16 mai au soir et le 15 mai, 15 Iyar, 30e jour de l'Ômér
la force guévoura dans... l'expansion splendide de
beauté hod

|
le 3e jour de la 5e semaine: à partir du
17 mai au soir et le 18 mai, 16 Iyar, 31e jour de l'Ômér
la beauté tiféréte dans... l'expansion
splendide de beauté hod
|
le 4e jour de la 5e semaine: à partir du
18 mai au soir et le 19 mai, 17 Iyar, 32e jour de l'Ômér
l'assurance nétsa'h dans... l'expansion splendide
de beauté hod
|
le 5e jour de la 5e semaine: à partir du
19 mai au soir et le 20 mai, 18 Iyar, 33e jour de l'Ômér
|
le 6e jour de la 5e semaine: à partir du
20 mai au soir et le 21 mai, 19 Iyar, 34e jour de l'Ômér
l'union de sainteté et la sexualité yéssod dans... l'expansion splendide de beauté hod
|
le 7e jour de la 5e semaine: à partir du
21 mai au soir et le 22 mai, 20 Iyar, 35e jour de l'Ômér
la complétude royale malkhoute dans... l'expansion
splendide de beauté hod
|
La 6e semaine travaille sur
les middotes (tendances et attitudes) d'union fécondante et sexualité
yéssod.
- (à partir du 36e jour de l'Ômér, 'hésséd
ché bé yéssod)
le 1e jour de la 6e semaine: à partir
du 22 mai au soir et le 23 mai, 21 Iyar, 36e jour de l'Ômér
|
la bonté 'hésséd dans... l'union
de sainteté et la sexualité yéssod
|
le 2e jour de la 6e semaine: à partir
du 23 mai au soir et le 24 mai, 22 Iyar, 37e jour de l'Ômér
|
la force guévoura dans... l'union de sainteté
et la sexualité yéssod
|
le 3e jour de la 6e semaine: à partir
du 24 mai au soir et le 25 mai, 23 Iyar, 38e jour de l'Ômér
|
la beauté tiféréte dans...
l'union de sainteté et la sexualité yéssod
|
le 4e jour de la 6e semaine: à partir
du 25 mai au soir et le 26 mai, 24 Iyar, 39e jour de l'Ômér
|
l'assurance nétsa'h dans... l'union de sainteté
et la sexualité yéssod
|
le 5e jour de la 6e semaine: à partir
du 26 mai au soir et le 27 mai, 25 Iyar, 40e jour de l'Ômér
|
l'expansion hod dans... l'union de sainteté
et la sexualité yéssod
|
le 6e jour de la 6e semaine: à partir
du 27 mai au soir et le 28 mai, 26 Iyar, 41e jour de l'Ômér
|
l'union et la sexualité yéssod dans...
l'union de sainteté et la sexualité yéssod
|
le 7e jour de la 6e semaine: à partir
du 28 mai au soir et le 29 mai, 27 Iyar, 42e jour de l'Ômér
|
la complétude royale malkhoute dans... l'union
de sainteté et la sexualité yéssod
|
TEXTE DE RIBBI MOCHÉ CORDOVÉRO sur la 6e
semaine
(avec notre commentaire de présentation) :
Comment l'homme s'éduquera-t-il
lui-même pour se développer dans la midda (tendance
et attitude) de yéssod, union de sainteté des justes,
et sexualité fécondante?
Après l'orientation que nous avons étudiée et vécue
et qui concernait les 4e et 5e semaines, maintenant, pendant la
6e semaine, le travail personnel devra se dérouler sur
les dimensions se yéssod ou d'union de sainteté
entre les justes ou tsaddiqim et leur union fécondante,
et la sexualité selon la Torah. En effet, l'union dont nous avons
parlé concerne ce domaine, où tout s'intègre dans
le concret.
Photo de l'auteur. Jérusalem
Il s'agit donc de veiller à ce que "tout
ce qui sera vécu en ce domaine de la sexualité le soit
selon la qualité de vie qu'est la Torah". Particulièrement,
on sera vigilant envers toute forme de qualité mineure dans ce
domaine de la sexualité (rêveries imaginatives,
les regards,
les excitations suscitées par des motifs inadéquats, ou
ne s'exprimant pas sous une forme qui garde la noblesse de la Torah,
usage non pur de la parole comme blagues, obscénités).
Le Rav incite à percevoir qu'une parole, même pure, peut
dévier involontairement et mener vers des rêveries. C'est
pour cela qu'il est écrit dans Qohéléte 5, 5 :
"ne donne pas à ta bouche l'autorisation de te faire fauter
dans ta chair (al titéne éte pikha l'hati éte
béssarékha)".
Le Rav insiste sur cette pédagogie : quelque chose qui est bon
(afilou ché haddibbour lo yiyé 'hét)
et permis (moutar) peut conduire à des conséquences
nocives sur ce plan sexuel et cela détruit ensuite même
ce qui était bien, la voix et les mots deviennent mauvais.
Il faut donc tellement faire très attention (kol kakh tsarikh
zéhiroute)
à ce qui concerne le signe de l'alliance (léote bérite),
cela veut dire l'organe de la sexualité, et ce qui y est lié.
Pour cela, ne pas se laisser dériver dans les pensées
(lo léharhér) et ne pas se laisser aller ainsi
à détruire (vélo yach'hite).
4. LE but de la sexualité
(Commentaire de présentation. Le Rav tient à placer
tout cela dans l'axe juste pour ne pas en faire une petite morale sociale
ni une simple sagesse populaire. Si nous parlons de la sexualité,
c'est dans l'axe qui était indiqué plus haut : la Torah
et sa vie viennent vers nous par un chemin qui comprend l'accueil de
la Torah par l'étude (points 1 et 2) dans les deux directions
indiquées et leur union concerne nécessairement la sexualité
; la vie de Torah n'est pas une adhésion idéologique,
politique, psychologique, c'est une vie totale depuis le spirituel jusqu'au
plus concret. Et elle féconde et donne la vie sous toutes les
formes, et cette expression la plus noble et la plus puissante est la
séxualité très concrète dans l'union du
couple.
Cela concerne donc particulièrement la prise en compte de la
diversité de l'homme et de la femme et leur union. Et cette union
elle-même n'est pas le but final comme si un couple s'estimait
satisfait de sa seule union et verrait tout le reste comme des biens
"autour" : maison, enfants, biens, argent, relations... Le judaïsme
voit cette ligne continue
- depuis la Bonté divine, hésséd,
- jusqu'à la Torah, Tiféréte,
- jusqu'à sa réception par le masculin et le féminin
et leur union , Yéssod,
- comme un passage vers la complétude de la situation
royale de Malkhoute que nous découvrirons la semaine prochaine.
Ce sera la réalisatin complète et l'habitation complète
de la Chékhina en nous, dans l'union au projet du Créateur.
Continuons, nous pouvons maintenant comprendre la suite).
Le Rav exprime tout ce qui vient d'être dit par
une image :
il faut faire très attention à ceci (vé ôd
tsarikh léhizahér) c'est comme si un arc (d'où
l'image de l'arc-en ciel, nommé en hébreu "arc d'alliance",
ote bérite haqqéchéte) venu d'en-haut lançait
une flèche (l'acte sexuel très concret aussi bien que
l'union spirituelle) et cet acte est un moment qui va se prolonger jusqu'à
sa cible malkhoute (léchaléa'h 'hitsim lémidate
hammalkhoute) qui est de produire une branche (laâssote
ânaf) et de porter un fruit (vélasséte
péri).
Toute la vibration sexuelle éventuelle ne doit
être située et autorisée que dans cette seule
voie ; c'est-à-dire qu'elle ne devra se mobiliser qu'envers
sa femme, dans des conditions de pureté, lors de la relation
sexuelle (ête hazzivougue). Ne jamais bander cet arc ni
tirer si ce n'est en direction de la cible indiquée par ce
projet de la Torah (méôlam lo yidrokh haqqéchéte
haéliyone élla lénokha'h hamatara hannizkéréte).
Jamais vers aucune autre direction (vé lo yaqché
âtsmo lé choum tsad) que la direction pertinente
(hammatara haréouya) qui est sa femme (ché
hi ichto).
Et, concernant cette midda de yéssod,
il faut faire "extrêmement extrêmement" attention
à ces choses (ou "méôd méôd"
tsarikh zéhiroute).
(Il y a donc une centration privilégiée extrêmement
forte sur le couple. Chacun peut réfléchir,
méditer personnellement pour assimiler cela et y accomplir un
travail d'amélioration, de tiqqoune).
Lien ici pour revenir à l'étude
sur la bonté (1e semaine)
sur la force (2e semaine)
sur la beauté (3e semaine).
La 7e semaine travaille sur
les middotes (tendances et attitudes) de la complétude royale
malkhoute,
épanouissement total en nous de l'habitation divine.
le 1e jour de la 7e semaine: à partir
du 29 mai au soir et le 30 mai, 28 Iyar, 43e jour de l'Ômér
|
la bonté 'hésséd dans... la complétude
royale malkhoute
|
le 2e jour de la 7e semaine: à partir
du 30 mai au soir et le 31 mai, 29 Iyar, 44e jour de l'Ômér
|
la force guévoura dans... la complétude
royale malkhoute
|
le 3e jour de la 7e semaine: à partir
du 31 mai au soir et le 1 juin, 1 Sivane, 45e jour de
l'Ômér
|
la beauté tiféréte dans...
la complétude royale malkhoute
|
le 4e jour de la 7e semaine: à partir
du 1 juin au soir et le 2 juin, 2 Sivane, 46e jour de
l'Ômér
|
l'assurance nétsa'h dans... la complétude
royale malkhoute
|
le 5e jour de la 7e semaine: à partir
du 2 juin au soir et le 3 juin, 3 Sivane, 47e jour de
l'Ômér
|
l'expansion splendide de beauté hod dans...
la complétude royale malkhoute
|
le 6e jour de la 7e semaine: à partir
du 3 juin au soir et le 4 juin, 4 Sivane, 48e jour de
l'Ômér
|
l'union et la sexualité yéssod dans...
la complétude royale malkhoute
|
le 7e jour de la 7e semaine: à partir
du 4 juin au soir et le 5 juin, 5 Sivane, 49e jour de
l'Ômér
|
la complétude royale malkhoute dans... la complétude
royale malkhoute
|
LA DERNIÈRE PRÉPARATION PERSONNELLE AVANT LA FÊTE
DE CHAVOUÔTE
Texte de Ribbi Moché Cordovéro sur la 7e semaine
(et commentaire de présentation, entre les parenthèses)
:
Le Rav nous donne deux types de conseils pour intégrer
en nous la midda de malkhoute (royauté épanouie)
dans nos pensées et dans nos comportements
héakhe yarguil âtsmo haadam bémidate hammalkhoute.
Une condition négative
: enlever tout orgueil pour être disponibles.
Une condition positive : être prêt
à recevoir la Chékhina dans toute Sa beauté
de la Torah, et cela s'acquiert dans la qualité de l'attitude
de l'homme envers la femme.
Une condition négative
La première nécessité (richona lékhoulane)
c'est que le coeur ne soit pas orgueilleux (ché lo
yitgaé libo) de ce qu'il est et de ce qu'il a (békhol
achér lo)
et qu'il se place toujours dans la position d'un pauvre ( (véyassim
âtsmo tamid kéâni)
et qu'il se tienne devant son Créateur (véyaâmid
âtsmo ligné kono)
comme un pauvre (khéddal)
qui demande et supplie (choél oumit'hannéne).
(Commentaire. Intégrons d'abord cela qui est indiqué
comme étant la base de tout. Effectivement, la majorité
des luttes sociales et des cruautés de tous types qui caractérisent
la société, viennent de ce que chacun s'estime, en soi
et par rapport à l'autre, comme un puissant et aspire à
être LE puissant alors qu'il n'est qu'un pauvre qui n'a aucune
puissance de survie en rien. Tout ne lui est que donné, ou plus
exactement prêté temporairement pour un temps bref afin
d'en faire bon usage, c'est tout.
David le savait qui disait : "ki ya'hid véâni ani,
car je suis isolé et pauvre, moi" (psaume 25, 16). Cette
juste position face au seul existant, s'exprime
- par le terme de Roi, en ce qui concerne D.ieu,
- par le terme de pauvre, en ce qui concerne l'homme. Qu'est-ce
que le pauvre ? C'est celui qui n'a pas, qui ne peut pas parvenir à
se procurer le nécessaire, et qui dépend uniquement de
la bonté d'autrui pour l'obtenir.)
La seconde nécessité (od chéniya)
pour que la royauté de la bénédiction puisse fonctionner
dans le monde grâce à la bonne midda ou bonne attitude
de l'homme est celle-ci :
- bien réaliser que "la Chékhina
est comme exilée" (hachékhina haggola).
Cela veut dire que ce qui pourrait assurer sa présence (le Temple
et le service qui devrait s'y dérouler pour le bon fonctionnement
du peuple et du monde), est en état de non-fonctionnement.
- en conséquence, il faut se vivre soi-même en
état d'exilé avec un bagage léger (yémaête
békhélav békhol yékholto), et être
prêt à aller ainsi d'endroit en endroit (yigalé
mimmaqom lémaqom) dans le respect de D.ieu (léchém
chamayim).
(Commentaire. Même si cela comporte ce que l'on appelle des épreuves.
C'est très contraire à la civilisation contemporaine qui
a une obsession de la sécurité et de la stabilité,
et ne vit que pour cela. Et, comme elle est irréalisable, s'ensuit
la dépression ou la révolte.
Il faut relire ce que dit Rachi de la nécessité de franchir
de très nombreuses étapes d'instabilité pour s'approcher
de l'état où on sera disponible à la réception
de la Torah : c'est la paracha Nasso).
Le prophète Ezéchiel (12, 3) définit cela : kélé
ghola âssi lakh, "fais-toi des instruments d'exilé").
Vivant ainsi, il s'ensuit 3 répercussions :
1) on contraint ses instincts à se soumettre (yakhniya lélavo),
2) on peut se relier à la Torah (véyitqachér
baTorah),
3) alors la Chékhina est avec nous (véaz chékhina
îmo).
- Il faut donc s'organiser pour casser (chévér)
sans cesse notre stabilité et confort "allant à pied,
sans cheval ni voiture" (raglav béli sous varékhév).
Et cela pour la Gloire d'En-haut (likhvod gavoa).
(Commentaire. Cela n'est pas pour nous assurer une hygiène intelligente
de vie mais bien pour D.ieu, et pour qu'Il trouve en nous quelqu'un
disponible, véritablement, intérieurement, avant qu'Il
puisse faire de l'homme Son habitation).
L'homme et la femme
Une condition positive : comprendre
les diverses formes que prend cette réception de la Torah : "faire
que la Chékhina soit attachée à l'homme
et ne s'en sépare pas"
laâssote ché tiyé chékhina dévéqa
îmo vélo tifrad mimméno.
Comment cette "adhésion", au sens propre, peut-elle se réaliser
?
1. en se mariant. Cela peut surprendre ; aussi, voici l'explication
développé systématiquement, hiné:
- tant que l'homme n'a pas épousé une femme ( haadam
bé ôd ché lo nassa icha)
il est clair que la Chékhina n'est en rien du tout avec
lui ( péchita ché éine îmo chékhina
klal).
- car l'essentiel de la Chékhina est, en ce qui concerne
l'homme, du côté de la féminité ( ki
îqar chékhina lé adam mittsad hannéqéva).
- l'homme est situé entre deux féminités
( véhaadam ôméd béine chété
néqévote) :
a) la féminité d'en-bas concrète (
néqéva ta'htona guachmite) qui reçoit de lui
par le contrat de la kétouba la nourriture chéar,
le vêtement késsoute et la vie sexuelle ôna
; ce sont les dynamiques de 'hesséd, dine, tiféréte.
b) la féminité qui se tient au-dessus de lui pour lui
transmettre la bénédiction ( véhachékhina
ha ômédéte âlav levarkhro).
Cette position de l'homme entre deux féminités est
celle de la beauté de la Torah qui est Tiféréte,
beauté et qui est à la fois en relation avec le ciel et
la terre
ké îgnagne hattiféréte ché hou
ôméd béin chté hannéqévote.
(Commentaire. C'est pour cela que ces dynamiques se jouent pendant la
fête de Chavouôte).
2. A partir de là, le Rav explique comment veiller
à ne jamais se séparer de la Chékhina ni,
également, de sa femme, que ce soit pendant la
séparation de la période de nidda ou de voyages.
Cette adhésion continue se fait par une présence constante
à l'étude de la Torah.
Car l'homme n'est complet qu'en tant que masculin et féminin
(léôlam adam chalém zakhar ounéqéva)
et ainsi la Chékhina l'unité (vaharé
chékhina mizsavéguéte lo).
3. Au retour de voyage ou de la période de nidda,
ou la nuit du Chabbate, ce sont les temps qui sont adaptés pour
l'union, et alors c'est une mitsva (kol é'had méhén
zémane béîlat mitsva hi).
4. Celui qui veut ainsi s'accoupler (harotsé
léhizdavvég) avec la fille du Roi et qu'elle ne se
sépare jamais de lui,
doit avant toutes choses (tsarikh té'hila)
doit d'abord se parer lui-même se parer de toutes sortes de parures
et vêtements agréables (qichoutim ou malbouchim naim)
et ce sont les réparations (tiqqounim) des middotes,
intentions, attitudes et comportements. Cela s'acquiert dans l'étude
de la Torah.
5. Alors, il peut à la fois être uni
à la Chékhina et elle l'épouse immédiatement
(oumiyad hi nisséte lo) et aussi assurer à sa femme
ce qu'il lui a promis (les 3 engagements dits plus haut).
6. Redisons ici ce dont le Rav a parlé sur
ce sujet dans le chapitre de guévoura.
Le Rav dit que l'homme doit éveiller avec douceur l'instinct
de son épouse (lé tsorékh ichto yéôrér
yitsro béna'hate) par des renforcements doux (létsad
haguévourote hamétouqote). C'est ainsi qu'il faut
comprendre par exemple de lui procurer le vêtement (kégone
léalbicha), lui assurer- réparer une maison
(létaqqéne la bayite). Et il dira : "c'est en cela
que je la vêts que je répare la Chékhina"
qui est alors parée (bazzé ché ani malbicha,
ani méttaqéne hachékhina ché hi mitqachététe).
Toutes les réparations de la maison-femme (kol tiqouné
habbayite) sont des réparations de la Chékhina
(hén tiqouné hachékhina).
(Commentaire. On découvre là que le Rav
a choisi de nous éclairer sur le don de la Torah comme union,
dans le modèle de l'union du couple. Non pas comme une
image, mais comme une double réalité à vivre simultanément
aux deux niveaux.
Le don de la Torah est l'union du couple exprimée par l'image
du ciel et de la terre qui est ainsi le projet initial de D.ieu
puisque cela ouvre toute la Torah au premier verset. Le Rav nous rappelle
de voir ainsi comme accouplement le don de la Torah.
On sait qu'Israel est la fiancée et l'épouse de D.ieu
et Il lui donne Sa Torah. Ce que l'on sait moins, c'est ce
parallélisme complet qui se joue également dans le couple
; et que l'un et l'autre sont la condition.
Il est clair que le monde n'a pas cette conscience car la femme ne reçoit
cette place dans la réalité, ni dans l'estime, ni dans
le type de jouissance, ni dans le culte. La pression culturelle est
si forte que les yeux ne le perçoivent plus, souvent, dans l'étude
de la Torah. Les Sages nous le rappellent et il est clair que nous transmettons
en continu ce message des Sages sur le site Modia. Le Cantique des Cantiques,
centre du Tanakh, la Bible, se comprend mieux, dans son double langage
qui parle simultanément des deux unions.
Il ne s'agit pas seulement des droits de la femme ; le judaïsme
nous enseigne aussi la nature de la femme, de l'homme, du couple et
les obligations qui en découlent.
Cet embellissement n'est pas seulement au niveau de l'intimité
conjugale, mais elle est identique au niveau de l'affection délicate
à apporter à la communauté juive qui est "la
fiancée" ; cela est bien loin des luttes intestines dures
et continues qui ressemblent à un couple sans pitié.
C'est dans cette attitude que nous encourageons à relire, au
moment où nous serons tous sur le plateau du Sinaï, le commentaire
mis sur la paracha Nitsavim
qui étend cela à toute la communauté.
A méditer lentement).
Nous pouvons maintenant passer la nuit de Chavouôte
à recevoir la Torah
soit en lisant le Tiqqoune
leil Chavouôte, abrégé de toute la Torah écrite,
soit en suivant des cours qui nous éveillerons à l'amour
de la Torah.
Nous entendrons aussi
Lien ici pour revenir à l'étude
sur la bonté (1e semaine)
sur la force (2e semaine)
sur la beauté (3e semaine).
Perfectionner l'hébreu en apprenant le vocabulaire hébreu
de cette page.
Lire :
- GÉNÉRAL. La sens général de la période
du Omér : un développement personnel (et étude
sur ce qu'est le tiqqoune)
- PRATIQUE. Comment
compter le Omér : ce soir, chaque jour.
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