Idra Zouta, du Zohar,
lu pendant la nuit d'étude de
Hochaâna rabba
Rappel sur la nuit d'étude de Hachaâna
rabba:
On passe toute la nuit à étudier (nuit
du 23 au 24 octobre 2005).
Déjà, la nuit de Chavouôte, on
avait étudié en lisant le Tiqqoune léil
Chavouôte composé d'un abrégé
de la Torah, de tout le Tanakh, de la michna, de la guémara,
du Zohar et de parties de halakha. Le Chla a particulièrement
contribué à développer cette coutume.
De même, cette fois, on étudie toute la nuit
de Hochaâna Rabba ou une grande partie de la
nuit au moins. Les coutumes sont nombreuses et différentes.
Il y a des lignes convergentes.
On étudie parce que c'est le jour de la dernière
signature du jugement (gmar ha 'hatima)
depuis les jours où nous avons dû faire téchouva,
et Roche ha chana et kippour. La signature finale tombe
une heure avant minuit de ce jour (chaâ a'hat
lifné 'hatsote) de Hochaâna
Rabba
On étudie aussi en liaison avec Moché
dont c'est la fin de la lecture de sa Torah. Et
on veille à lire la dernière paracha spécialement,
Vézote ha bérakha. Mais beaucoup veillent
aussi à lire tout Dévarim et, même,
à terminer de lire tous les chapitres qu'ils n'auraient
pas lu dans la Torah pendant cette année, avant d'en
reprendre bientôt une nouvelle lecture au long de
l'année nouvelle.
On étudie aussi en liaison avec le ouchpiz
(invité dans la soucca) le roi David qui
est l'invité du jour, et comme il lisait les psaumes
la nuit et y étudiait, beaucoup lisent tout le livre
de psaumes pendant cette nuit.
Le Tiqqoune léil Hôchaâna
Rabba rédigé comprend : le livre de Dévarim,
le traité Idra zota du Zohar et les psaumes.
Cette étude ne se passe pas seulement dans la synagogue,
mais de nombreux groupes ou particuliers organisent des
nuits d'études, souvent avec des lectures ou conférences
adaptées aux publics particuliers par des personnes
qui ont étudié davantage.
- Vous pouvez utiliser tous
les textes de Modia pour organiser autour de vous ces études
et en faire profiter ceux qui n'ont pas accès comme
vous à cette transmission de la tradition.
- Si vous êtes isolés,
cette nuit-là, et si vous ne parvenez pas à
lire tout le livre de Dévarim, lisez la première
paracha et son commentaire
sur Modia. Vous avez tous les commentaires de Dévarim
sur
cette page-ci. Vous pouvez aussi lire les psaumes et
leur commentaire placés
sur le site |
Sources et situation
de ce texte.
Ce n'est pas ici une étude de la cabale, mais simplement,
pendant cette nuit on lit ce texte avec son coeur et son âme
(sa néchama), qui comprennent ce qu'elles peuvent
saisir. On "reçoit" (sens du mot qabala). Il
ne s'agit pas d'ésotérisme, mais c'est une partie
du sens de la Torah. Il est exact qu'on ne peut pas le comprendre
vraiment, en ce qui concerne le secret (sod) de la
cabale, sans avoir intégré l'enseignement des
trois premiers niveaux de la Torah, basés tous sur les
fondations solides du niveau du sens littéral (pchate).
Mais il y a aussi dans le Zohar de nombreuses parties qui sont
au niveau de ce que tout le peuple peut saisir. Aussi, tout
juif qui étudie, lisent chaque jour -spécialement
les Sépharades- une partie de ces textes du Zohar de
ce niveau après avoir lu une partie de la Torah, de la
michna, de la guémara. Cela étant bien précisé
et bien clair, situons ce texte.
Il se trouve dans le Livre III du Zohar, chapitres 287b à
296b. Ce texte est situé à la fin du Zohar, juste
après la dernière paracha commentée par
le Zohar, Vézote ha bérakha. Il commence par un
texte qui n'est pas sans faire penser aux adieux de Moché
rabbénou au peuple d'Israël et à Yéhoshua
bin Noun avant son départ. Essayez de sentir l'intériorité
du texte, ce qui y est présent, cette vie de la Torah
vivante. Cela est montré pour notre enseignement. Tout
est simple, humain et à la fois céleste, comme
les deux dimensions unies de la soucca, c'est ce que l'on appelle
malkhoute, ou la présence de la Chékhina, et le
peuple juif a pour fonction de réunir ces deux dimensions
dans le monde. C'est aussi le rôle de chaque mitsva, qui
est l'acte le plus concret et dont les lettres se réfèrent
strictement aux quatre lettres du nom de D.ieu.
C'est cette union de la double dimension que l'on doit saisir,
capter, recevoir. Alors, on comprendra ce que le texte dit de
la joie. Et aussi les différences de densité de
la présence suivant les êtres.
Chapitre 287b
Tana bé hahou yoma, nous avons étudié par
la transmission que, en ce jour où Ribbi Chiméone
bar Yo'haï fut sur le point de quitter ce monde, et qu'il
mit ses affaires en ordre, ses compagnons d'étude entrèrent
dans sa maison (lébé). Et se trouvait devant lui
son fils, Ribbi Eléâzar et Ribbi Abba et le reste
de ses compagnons d'étude ('havéréya),
et sa maison était pleine (méléya béita).

Il leva (zaqif) ses yeux, Ribbi Chiméone et il vit que
sa maison était pleine. Il pleura (bakha) Ribbi Chiméone
et il dit: "dans un autre temps, quand j'étais malade,
Ribbi Pin'has fils de Yaïr était avec moi jusqu'à
ce jour où j'ai choisi ma place (d'aller dans le monde
à venir), et ils m'attendaient jusqu'à maintenant
(hachéta) (car ma santé subsistait). Et quand
j'étais rétabli, un feu entourait autour de moi,
et cela n'a jamais cessé (itpéssaq), et aucune
personne n'entrait chez moi si ce n'est avec mon autorisation
(ella biréchouta). Mais maintenant ce feu s'est arrêté
et ma maison s'est remplie (de personnes, et sans mon autorisation)".
Et tandis qu'ils étaient assis, il
ouvrit ses yeux Ribbi Chiméone et il vit ('hama) ce qu'il
voyait. Un feu entourait la maison. Ils sortirent (nafqou) tous.
et restèrent Ribbi Eléâzar, et Ribbi Abba
et le reste des compagnons s'assirent dehors.
Il dit Ribbi Chiméone à Ribbi Eléâzar
son fils: " Sors et vois (pouq 'hazé) si Ribbi Yits'haq
se trouve là car je suis garant pour lui, et dis lui
qu'il doit mettre ses affaires en ordre et qu'il vienne s'asseoir
devant moi. Heureux sa part".
Il se leva Ribbi Chiméone et il s'assit
(véyativ), et il rit ('hayikh) et il fut en joie ('hadé).
Il dit: "où sont les compagnons?". Ribbi Eléâzar
se leva et les fit entrer. Ils s'assirent devant lui.
Il leva ses mains, Ribbi Chiméone,
et il pria une prière, et il était réjoui
et il dit: "que les compagnons qui participaient dans la
maison de l'assemblée (idra) soient invités à
se trouver ici".
Ils sortirent tous et restèrent Ribbi Eléâzar
son fils, et Ribbi Abba, et Ribbi Yéhouda, et Ribbi Yossi,
et Ribbi 'Haya.
Et alors entra Ribbi Yits'haq et il lui dit
Ribbi Chiméone: " combien est belle ta part, combien
de joie doit t'être ajoutée en ce jour".
Ribbi Abba était assis derrière ses épaules,
et Ribbi Eléâzar devant lui.
Il dit Ribbi Chiméone:"voici,
maintenant c'est chéâte ratsone, (l'heure
de la volonté divine miséricordieuse la plus élevée
et la plus favorable). Et je veux aller sans honte (késsoufa)
vers le monde qui vient (léalma déaté).
Et voici, des choses saintes (miline qadichine) que je n'ai
pas dévoilées jusqu'à maintenant, je veux
les dévoiler devant la Chékhina (qamé Chékhineté).
Pour que l'on ne dise pas que je vous ai laissé dans
le manque et que je suis ainsi disparu du monde. Et jusqu'à
maintenant, ces choses furent à l'état caché
dans mon coeur, pour que je puisse entrer en elles et par elles
dans le monde qui vient.
Et ainsi je vous organise (assadréna lékhou):
Ribbi Abba écrira, et Ribbi Eléâzar mon
fils apprendra par coeur en écoutant et le restant des
compagnons ressentiront dans leur coeur".
EXPLICATION
Ensuite, Ribbi Chiméone bar Yo'haï
expose un enseignement évidemment central et essentiel,
qui ne peuvent être compris que de ces Sages ou de ceux
qui ont déjà derrière eux, évidemment
une très longue acquisition d'étude. Cela est
d'une complexité et d'un niveau qu'il ne nous est pas
possible de traduire et qu'il ne nous est pas permis de mettre
ainsi en traduction qui banalise et distord les sens aux yeux
de publics qui n'ont aps les repères indispensables pour
situer avec exactitude. Il a suffit de sentir la hauteur de
ces textes: ils nous enseignent que la tradition de Moché
notre maître continue bien, aussi vivante; et cela de
génération dans tout le peuple d'Israël.
Et, comme dit le Choul'hane Aroukh de R. Yossef Qaro, Marrane,
chaque Juif a l'obligation d'étudier les quatre niveaux
de la Torah.
Si nous avons été mis quelque peu en appêtit,
le but de cette étude est atteint.
Ensuite il est dit que nous devons choisir nos enseignants qui
nous conviennent parmi tous ceux qui existent nombreux et qui
connaissent la tradition. Car chaque individu est différent,
et c'est à lui de gérer sa propre éducation.
"Âssé lékha Rav, fais-toi un maître",
disent les Principes des Pères, les Pirqé Avote.
On peut continuer en se reportant aux autres textes indiqués
ci-dessus et que l'on étudie en cette nuit d'immense
qualité.
Que chacun soit sensible à cette qualité et s'en
emplisse. Et vienne le vivre sur la terre du Saint béni
soit-Il, les autres terres sont belles mais n'ont pas cette
Présence de cette Sainteté vivante. Et Israël
sera sauvé.
Amen!
Voici maintenant tout ce texte pour une lecture
rapide.
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