Les fêtes de Souccote:
Hochaâna Rabba et Sim'ha Torah (suite)
par le Rav Yehoshua Ra'hamim
Dufour
Texte et photos
Cette rose a poussé devant ma porte pour Hochanaa Raba.
Je ne l'ai pas cueillie mais vous invite à l'aimer
et son parfum est sublime.
http://modia.org
Ici,
retour à la page de la fête de Souccote
Hochaâna
Rabba.
Etudions cette fête et reportage photos.
et
belle méditation sur la
nuit pendant la fête de Souccote (avec photos de cette
expérience!)
En Israël et hors d'Israël, 21 Tichri, est
le 7e Jour dans la soucca.
C'est Hochaâna Rabba, la fin de la fête de Souccote.
C'est 'Hol hammoêd.
Ce nom de Hôchaâna signifie "imploration"
; les hochaânotes ou implorations ont lieu car
la décision finale qui a été prise par
le Ciel à notre encontre à Kippour devient exécutive
aujourd'hui. Il
est encore temps de "revenir", de faire téchouva.
C'est donc à la fois un jour impressionnant, mais c'est
aussi un jour de joie car on revient et on se réjouit
de la bonne direction prise.
Notre première réponse positive aux épreuves
est notre fidélité totale à notre peuple
et à sa Torah: cela commence par la mitsva de l'étude
que nous avons à faire ensemble cette nuit et ce jour
dans nos communautés, ou sur ce Web pour ceux qui sont
isolés. Commençons, avec l'aide de D.ieu.
Diverses coutumes se déroulent ce jour de Hochaâna
Rabba :
- les hochaânotes : ce sont des supplications
que l'on dit ensemble en tournant autour de la téva
(le pupitre de lecture de la Torah) avec le bouquet du loulav
et l'étrog. En ce jour, on fait 7 tours. Cela se
faisait au Temple autour de l'autel, un tour chaque jour et
7 tours le 7e jour.
- les âravotes :
on porte à la synagogue une touffe de 5 branches de saule
dont on frappe le sol en lisant une prière ; cette pratique
est déjà relatée dans la michna Soucca
4, 5-6.
- la nuit d'étude :
On passe toute la nuit à étudier .
Déjà, la nuit de Chavouôte, on avait
étudié en lisant le Tiqqoune léil Chavouôte
composé d'un abrégé de la Torah, de tout
le Tanakh, de la michna, de la guémara, du Zohar et de
parties de halakha. Le Chla a particulièrement contribué
à développer cette coutume.
De même, cette fois, on étudie toute la nuit de
Hochaâna Rabba ou une grande partie de la nuit
au moins. Les coutumes sont nombreuses et différentes.
Il y a des lignes convergentes.
On étudie parce que c'est le jour de la dernière
signature du jugement (gmar ha 'hatima) depuis
les jours où nous avons dû faire téchouva,
et Roche ha chana et kippour. La signature finale tombe une
heure avant minuit de ce jour (chaâ a'hat lifné
'hatsote) de Hochaâna Rabba
On étudie aussi en liaison avec Moché
dont c'est la fin de la lecture de sa Torah. Et on
veille à lire la dernière paracha spécialement,
Vézote ha bérakha. Mais beaucoup veillent aussi
à lire tout Dévarim et, même, à terminer
de lire tous les chapitres qu'ils n'auraient pas lu dans la
Torah pendant cette année, avant d'en reprendre bientôt
une nouvelle lecture au long de l'année nouvelle.
On étudie aussi en liaison avec le ouchpiz
(invité dans la soucca) le roi David qui est
l'invité du jour, et comme il lisait les psaumes la nuit
et y étudiait, beaucoup lisent tout le livre de psaumes
pendant cette nuit.
Le Tiqqoune léil Hôchaâna Rabba
rédigé comprend : le livre de Dévarim,
le traité Idra zota du Zohar et les psaumes.
Cette étude ne se passe pas seulement dans la synagogue,
mais de nombreux groupes ou particuliers organisent des nuits
d'études, souvent avec des lectures ou conférences
adaptées aux publics particuliers par des personnes qui
ont étudié davantage.
- Vous pouvez utiliser
tous les textes de Modia pour organiser autour de vous ces études
et en faire profiter ceux qui n'ont pas accès comme vous
à cette transmission de la tradition.
- Si vous êtes
isolés, cette nuit-là, et si vous ne parvenez
pas à lire tout le livre de Dévarim, lisez la
première paracha et son commentaire
sur Modia. Vous avez tous les commentaires de Dévarim
sur
cette page-ci. Vous pouvez aussi lire les psaumes et leur
commentaire placés
sur le site.
J'ai placé des passages de l'Ida
Zouta sur cette page-ci. Pour que ne vous soit pas refusé
ce trésor, même partiellement; ce n'est pas la
quantité qui compte!
La leçon morale de la fin de Souccote
à Hochaâne Rabba
Nous l'étudions dans Chéné Lou'hote
habbérite, du Chla.
1. Nos Sages essayent de nous rendre sensibles à cet
enseignement de Souccote : nous devons habiter dans une maison
temporaire (araî). La mitsva de Soucca veut
nous en faire prendre conscience. L'homme ne doit pas mettre
sa sécurité et son assurance (ché lo
yassim adam bit'hono) dans sa maison qu'il a réussi
à acquérir. Et ce, même si l'homme a été
créé comme dominateur de la terre. Il ne doit
pas arriver à cette erreur de se voir comme le maître.
Disons que cette attitude juive est contraire à toute
l'éducation contemporaine traduite dans l'expression
: "mon fils a réussi" ; ce qui veut dire : il gagne beaucoup
d'argent et il a réussi à se montrer à
lui-même et aux autres "qu'il a tout ce qu'il faut, qu'il
ne manque de rien", qu'il est considéré comme
puissant, bourgeois, riche et peut faire ce qu'il veut. Petit
roitelet.
Au contraire, par cette mitsva de la soucca, le Juif ne met
pas sa confiance en soi-même mais uniquement dans Celui
qui est le Créateur et le maître du monde.
Il sait que lui-même et tout ce qu'il a sont fragiles
et temporaires, quelle que soit la situation financière
personnelle, ou sociale.
De même, il n'aura pas d'idéal de se placer dans
un camp, une entreprise, une profession, une alliance qui le
feraient tomber dans le même piège d'illusion:
mettre sa confiance dans ce qui n'est pas le D.ieu de la Torah.
Un examen de conscience est à faire là-dessus.
2. Ce qui vient d'être dit n'est pas une déclaration
philosophique. C'est une attitude active et concrète.
Le Traité Souca du Talmud (2a) commente le chapitre 23
de Vayiqra qui prescrit la Soucca; il dit : "sors de l'habitation
établie et reviens dans une habitation temporaire" (tsé
mi dirate qéva vé chav bé dirate areî).
Le verbe "tsé, sors", est essentiel
dans le judaïsme: on sort d'Egypte et de ses aliénations
aux cultures étrangères qui nous esclavagissent
sans qu'on s'en rende compte, chaque fois qu'on incite quelqu'un
à étudier on dit comme le Talmud: "tsé
ou lmad", sors et étudie. Le Juif doit s'examiner
pour parvenir à "sortir" de sa situation qu'il avait
établie comme stable ou qu'il rêvait être
stable. Quand cela est compris, il est facile d'examiner la
situation personnelle et de voir de quoi il faut sortir. Il
est indispensable de faire cet examen réel. La soucca
n'est pas un folklore qui réunirait le peuple simplement
parce que c'est spécial, insolite et gentil d'aller manger
dans une soucca.
Transformer la maison en soucca ne suffit donc pas. Il faut
"sortir" dehors de nos habitudes et de nous-même pour
nous placer dans l'ordre divin.
3. Ce n'est pas une attitude de personnes religieuses et un
peu absentes des réalités concrètes. Le
Chla précise bien: "c'est parce que à Lui seul
est la capacité et à quoi on peut se fier" (ki
lo ha yékholéte vé ha émouna).
Et c'est plus qu'une question d'assurance car Sa réalité
est une réalité de bonté: "nombreux sont
les maux qui menacent le méchant, mais celui qui se fie
en Hachém, la bonté l'entoure" (rabbim
makhovim larachâ, vé ha botéa'h ba Hachém,
'héssed yésovévénnou). Cela
est redit encore dans le début du psaume 91, 1-2 : "celui
qui demeure dans la cachette du Très-haut, s'abrite à
l'ombre du Tout-puissant, qu'il dise à Hachém,
Tu es mon refuge, ma citadelle, mon D.ieu en qui je place ma
confiance". Etude
de ce psaume ici.
4. Et c'est pour éveiller l'homme à ces différents
points que la mitsva de la soucca se situe au moment où
l'homme est le plus riche : "tu célèbreras la
fête des souccotes pendant sept jours quand tu rentreras
les produits de ton champ et de ton pressoir" (Dévarim
16, 13). Sa maison abonde alors de biens, elle préserve
sa fortune de tous les maux éventuels (pluie, vent, etc).
Et c'est à ce moment qu'il lui est prescrit de sortir
de cette maison puissante, où il possède et gère
sa fortune, et d'aller se placer dans la fragilité de
la soucca.
Ce choix est vraiment une preuve d'amour envers Hachém.
Et alors, l'homme doit voir les choses telles qu'elles sont:
tout ce qui lui advient de bon, ne vient pas de lui mais de
Hachém.
5. Le Chla applique son enseignement aux habitations des Juifs.
Il se dit choqué par le luxe des constructions, spécialement
dans des pays qui ne sont pas le pays de la pureté.
On comprend maintenant ces versets de la prophétie qu'a
reçue Jérémie (35, 7): vous ne bâtirez
pas non plus de maison... mais vous habiterez sous des tentes
pendant toute votre existence, afin que vous viviez de longs
jours sur la terre où vous séjournerez.
Vous pouvez prolonger l'étude selon les liens des indications
données ci-dessus.
Voici d'autres perles trouvées par le Chla ha qadoche
dans les écrits de nos Sages:
1. Il faut bien réaliser la grandeur de l'expression
de Vayiqra 23, 34: "Hag hassouccote chiveâte yamim
laChem, La fête de Souccote 7 jours pour Hachém".
On est ici dans le secret des secrets: car il n'est pas écrit
"pendant 7 jours" mais "7 jours", et pas
pour nous mais "pour Hachém". Cela
nous indique que la qualité de ces 7 jours est d'essence
divine.
et qu'il ne s'agit pas de durée simplement.
J'ajoute que c'est bien ce qu'exprime la notion de houchpizine,
les invités célestes qui sont 7 formes de cette
bonté divine. Et quand on nous dit : "7 jours asseyez
vous dans la soucca" et non pas "pendant 7 jours asseyez
vous dans la soucca, cela veut dire que nous avons à
aller dans la réalité divine qui est présente
dans la soucca et que l'on nomme "7 jours" et qui
sont les 7 formes de la descente de la bénédiction
divine ou du 'hessed (bonté) qui est traduit
par le symbole du mot "jours, yamim".
Nous pouvons donc aller dans la soucca et méditer dans
le bain de cette présence. Et aussi nous y sentir en
peuple, placer ainsi l'ensemble du peuple dans cette présence,
au lieu de continuer à donner de l'importance aux futilités
débiles et profanatoires des collaborateurs. Ils disparaîtront
s'ils persistent, non pas de violence humaine, mais comme Qora'h
qui voulait détruire lui aussi Israël: car la présence
divine qui est sur notre terre qui appartient au seul Créateur
ne se faisse pas vendre et ne se laisse pas profaner.
Le Chla cite le Zohar sur la paracha Emor (III 103b) qui décrit
le sens du fait que le mot soucca est écrit dans la Torah
une fois avec la lettre vav (o) et une fois sans: afin de nous
montrer ce qu'est le surcroît de La Présence qui
réunit les cieux et la terre, non pas simplement de façon
matérielle mais dans toutes les composantes spirituelles.
Disons que, sous la soucca, nous pouvons être conscient
de cette union ou ne pas l'être et manquer la véritable
réalité du monde. Mais nous aurions eu la proposition.
Allons méditer ce texte dans la soucca.
En effet, ce texte du Zohar réfère à la
phase où le peuple a tellement exaspéré
D.ieu par ingratitude (comme aujourd'hui certains) qu'il fait
savoir à Moché qu'Il veut le faire disparaître.
Et Moché lui rappelle son amour ('hessed) et qu'Il
est allé devant lui "de jour, yomam"?
Voilà notre mot de "jour" qui réfère
à cette dimension de la soucca où Hachém
est avec nous. C'est ce que le Cohen Aharone exprime par sa
présence, lui qui est 'hessed, bonté.
Le Zohar continue: quand il nous est dit de nous asseoir dans
la soucca 7 jours, cela veut dire de nous y asseoir dans une
émouna (foi confiante) totale sans aucune crainte
des persécuteurs.
Voici
aussi ce qui s'est passé dans l'histoire juive ce jour:
Le 21 Tichri, HOCHAÂNA RABBA
Naissance de Yosséf, fils de Yaâqov.
Fin des 7 jours de fête du Roi Salomon pour l'inauguration
du Temple (I Rois 8, 65).
Prophétie de 'Haggaï ('Haggaï 2, 1-9)
qui demande la reconstruction du Temple (Lire Ezra 1,
1-4).
Les Juifs de Rome ont l'interdiction de mettre des pierres
tombales (il n'y a pas de limites à l'ignominie), le
23 octobre 1625.
Juste retour des choses, jour de la pendaison des principaux
condamnés par le Tribunal de Nuremberg (16 octobre
1946). Et suicide de Goering.
Triste aussi: date du commencement de l'assimilation totale
des Juifs de France par la décision de créer
le "Sanhédrine" par Napoléon, le 3 octobre 1806.
Le 22 Tichri
Chémini atséréte et Simhate Torah en
Israël.
Moché Rabénou reçoit l'annonce de sa
mort prochaine (Dévarim 31, 14).
Le 12 octobre, en 1285, les juifs de Munich (Bavière)
sont brûlés dans la synagogue.
En 1941, en Ukraine, 10000 juifs doivent creuser leur tombe
avant d'être fusillés.
Le 14 octobre, en 1942, contraints de rassembler les juifs
pour leur déportation, les membres du conseil juif
de Bereza Kartuska, en Pologne, informent leurs coreligionnaires
et se suicident tous.
Sim'hate Torah et Chémini atséréte,
lien
ici.
En
Israël, dès la fin de Chabbate de Souccote, la fête
commence vers Hochaana Rabba et Sim'ha Torah. Après les
jours de pénitence, de téchouva, de jugement à
Roche ha chana et de sa signature à Kippour, on se dirige
maintenant vers la réalisation heureuse et complète
de ce que représente la Soucca: la présence réalisée
de D.ieu en Sa Chékhina que doit être Israël
unissant le haut et la matière dans les mitsvotes et
la justice et la paix.
Je ne peux mieux l'exprimer que par cette image des jeunes filles
dansant: c'est un vrai tableau non figuratif dont les mouvements
et couleurs expriment cette joie libérée publiquement
dans la dignité et la pudeur.

Ce n'est pas du Goya, c'est à Jérusalem. Mais
la joie éclate, dans la qualité de Jérusalem.
Et
voici les jeunes garçons. Ce n'est pas la qualité
des photos qu'il faut rechercher ici mais le reportage pour
vous faire participer. J'aurais pu choisir un autre type de
public comme au Lag ba Omer je vous avais transmis un reportage
sur des jeunes h'aridim d'une yeshiva.:
Soyez attentif au lien entre tous, cela est très juif,
très l'éducation israélienne, les mains
se tiennent, la distance aussi égale entre eux, la présence
aussi bien de grands que de petits, cette dimension familiale
est typique. Observez maintenant et participez. VENEZ participer.







Des
jeunes Juifs, heureux, dans leur pays, chantant la Torah,
ensemble. Les passants et les adultes les regardent, heureux
également.
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