Comme un rocher s'entrouvre
et me découvre sous son écorce
un paysage ignoré,
en cet instant tu me deviens une si longue histoire
jeune vieille de tant de vies, de tant d'âges.
Belle de tant d'amours.
Bondie des ères de silence.
Pétrie de tant d'hommes et de femmes
tu n'es pas que femme.
Tu portes en toi tant de rides et d'enfances,
de campagnes, de fuites, de guerres et de haines.
Et de fêtes.
En ton calme sourire, sous tes paupières closes
j'avance dans ces temps,
herbes vertes sur mes jambes, brise qui me gifle.
J'avance dans ce paysage vierge, ignoré,
qui reste en toi comme une fiançée
Rien n'est mort.
Par quel charme ne le voyais-je pas ?
J'avance en bondissant légèrement.
Ils attendaient mon arrivée.
J'avance comme un présent,
comme le violoneux qui annonce la fête.
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