Chaque poème est une longue vie.
Veilleur assis, j'écoute
longtemps, longtemps,
les strates qui vibrent
en silence.
Guetteur des aurores,
je ne dors pas encore
quand un matin
jaillissent soudain
le soleil par-dessus la mer,
et le pot depuis la terre
et la fleur au printemps
Or
ce jour,
la musique
s'ajuste
au son pur
du coeur
jusqu'à toi.
Alors,
notre poème
tranche
la vie d'avant
et nous rend
blanc
nos avenirs.
Dans les déserts du temps,
ils resteront vivants
ces phares de lettre
et nous marcherons,
légers,
dans le jardin d'Eden,
toi et moi,
pour qu'advienne notre baiser
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