- Un jour, de trop dattente à vivre,
tu éclateras dun orgasme mirifique
et la terre se fendra à Har hazzéitim
et tu déchireras le ciel de tes dents avides.
De cette longue grossesse stupide
tu accoucheras enfin
dun jardin de parfums
au nom Edén à Yérouchalayim.
Je te chanterai :
ma maison est une maison de prière
ma maison est une maison de chansons
ma maison est une maison de tendresse.
- Et moi, mon amant joli, je te chanterai :
Ma maison est une maison dunissons.
- Oh, cest terrible, daimer une femme à
lhumour acide,
une femme intrépide plus forte que Judith,
dynamite de Sunamite,
une femme brillante, riante et criante dans toute sa vie
et qui quitte la scène aussi glorieuse et victorieuse,
toujours enfant, reine, belle et capricieuse,
alors que moi je peine, lent laboureur.
- Non, mon amant, tu oublies, il y a une chose que je ne
savais pas faire :
cest attaquer des Juifs et je nai pas su me défendre
ici
contre le lachone ha ra, contre le mauvais il
et contre les méchants politiques et médisants,
et je nai pas su téviter la souffrance
de mes souffrances.
- Et moi, ma céleste, je men veux tant de la
peine que je te fais par ma peine.
- Et moi, malade, jétais devenue tellement lourde
pour tes bras
mais jai fait ce que je tavais promis, jai
dit en arrivant devant le Bon Dieu :
il faut laider, il a été si gentil pour
moi, il faut laider absolument.
Mon ami, mon amant, jaimais tant la Michna, je la vois
maintenant.
Et je vois notre néchama en épanouissement.
Elle est plus grande que moi et toi, il nous fallait atteindre
cet âge dinconnaissance, ce voyage de confiance,
pour unir la distance de Béréchite qui commence