Les
chélochim du Grand Rabbin Chalom Messas, zal
ner
nichmato
"sa néchama est lumière pour nous"
photos
et scénario par le Rav Yehoshua Rahamim Dufour (Dipour, en hébreu)
http://www.modia.org
C'est une
page nouvelle de photos
familières et intenses,
véridiques et qui enseignent la Torah en direct.
Nous arrivons à la fin des 30 jours du deuil, les chélochim,
du Rav Chalom Messas, zal.
Et cette date est l'occasion de deux grands rassemblements. Le premier
a eu lieu à Jérusalem jeudi 8 mai à la Yeshiva
du Rav Mordékhaï Eliahou et le second aura lieu dimanche
11 mai à 19 heures à la Yeshiva Porat Yossef.
Présence d'un public large et de nombreux rabbins, dayanim de
tribunaux rabbiniques, étudiants de yéshivotes, amis,
et la famille d'Israël et de France. Certains sont venus d'Amérique
latine.
Depuis nos reportages précédents, nous découvrons
l'ampleur de la tonalité, identique à celle que j'ai présentée,
dans tous les témoignages et louanges. On a l'impression d'entendre
parler la même voix admirative, filiale, quels que soient la dignité,
la fonction ou l'âge des intervenants.
Chacun dit que le Rav lui a donné toute son attention, qu'il
a apporté la Torah la plus sainte, dans les termes les plus simples,
les plus insérés dans l'existence. Et que, pour cela,
il donnait tout son temps jour et nuit à l'étude de la
Torah et au soin du peuple, sans aucun arrêt depuis sa jeunesse
jusqu'au dernier jour.
Tous disent le même mot: dans ce que l'on appelle le chimouche
(la relation avec un grand Sage et Talmid 'Hakham où on apprend
la cohérence de la Torah étudiée et de la Torah
vécue), ils ont découvert la "Torate émete,
la Torah de vérité" qui est à la fois divine
et totalement pour nous dans notre vie.
Chacun le dit en son style, mais le message est le même.
Et tous ceux qu'il a aidés, conseillés, examinés
dans leurs connaissances, confirmés par le titre de rabbin, se
sont sentis entourés, en plus, par la beauté de sa
Torah lumineuse.
Et le résultat en est que le Rav continue à réaliser
un enseignement extraordinaire et une expérience peu banale dans
le peuple à Jérusalem car toutes ces personnes qui se
rencontrent et découvrent leur point commun, se sentent une proximité
étonnante malgré leurs niveaux très différents
dans la connaissance de la Torah. Vous imaginez une telle expérience
avec le nombre de Grands Rabbins, de juges rabbiniques, etc, et les
débutants, les jeunes, tout le peuple simple.Jusqu'ici, chacun
pensait avec reçu de façon exceptionnelle, aujourd'hui
chacun réalise que toute une société recevait également
la même Torah. Les askénazim m'ont dit la même chose,
et l'aimaient au point que la synagogue askénaze de Ohel Rivka,
pourtant bien fournie en nombreux rabbins de qualité voulait
absolument qu'il vienne chanter dans son minhag marocain le Cantique
de la Mer Rouge (Az yachir Moché) ou le chant des Dix Commandements.
Il faut réaliser ce que cela représente comme qualité
exceptionnelle. C'est ainsi que l'on bâtit l'approche des temps
messianiques par cet amour et cette unité.
En ces jours, il y a une découverte collective : tous ceux-là
se découvrent par lui une famille autour du même père.
Et, à travers cette présence de qualité pure, et
de proximité, il a transmis à chacun un autre enseignement:
l'expérience que nous avons tous également Un Père
dont la Torah émerge et qui Saint, mais aussi bon, et aussi proche,
et cela également envers chacun. Un enseignement inoubliable.
En plus de la part de quelqu'un qui était le top du top niveau
des juges en halakha. On comprend que tous se sentent en manque et se
posent maintenant la question: qu'en est-il de la suite. Nous y
reviendrons.
Tout cela, c'est exactement ce que dit mon poème:
Père lumière
Ô mon père,
Ô ma lumière
peut dire tout Israël,
tu étais présence du Ciel,
conseil fraternel
et justice paternelle,
Rabbénou Chalom ben Ra'hel.
Même les fleurs merveilles
qui ne font jamais la guerre
et comme lui seulement aiment,
se sont inclinées et ont pleuré
quand tu as rejoint la terre.
Même quand nous pleurons,
jamais nous n'oublions
chacune de tes bénédictions
et le sourire de conviction
que bientôt nous allions
recevoir tout le bon.
En ton aura de lumière
et ton immense affection sereine
où tu nous accueillais chacun de même,
il était clair que Là-haut dans le Ciel
l'Etre saint, éblouissant, éternel
est pour chacun son père.
Il était pureté céleste
et humain plus qu'humain
en chaque geste,
géant et modeste.
Il dominait en savant les plus grands
et près de sa douceur chacun perdait sa superbe.
Chaque mot était vrai, pesé, sincère.
Il nous a montré le bonheur d'être.
Il était en ses fibres Jérusalem.
Gloire, bénédiction et santé ferme
à celle qui lui a donné de si belles ailes.
Et gloire et merci à la couronne diverse
des soeurs et des frères
qui l'ont partagé avec tout Israël.
Une telle source,
jamais plus ne s'arrête,
comme la rosée elle sera discrète,
en chaque jour elle restera douce caresse,
présence et science pour tout Israël,
Torah de bonté certaine.
Un autre enseignement ressort de toutes ces rencontres
qui se sont succédées depuis un mois et atteignent leur
sommet en ces deux grandes manifestations.
Tous disent qu'ils avaient besoin de sa présence qui apportait
cette dimension normale mais rare de la Torah: vérité
divine et vérité humaine, et aide directe envers chacun,
et ils se demandent qui va reprendre ce rôle qu'il tenait de façon
unique.
Ce qui est clair pour l'instant, c'est le besoin et l'expression
aussi que cette qualité "familiale" du peuple juif
n'est pas portée par ce seul qadoche mais qu'elle est une marque
familiale.
Il était, en fait, en ce rôle parce que le dispositif familial
le lui permettait. Et, de la part de beaucoup, petits et grands, on
attend du Rav David Messas qui semble à tous avoir ces mêmes
qualités qu'il prenne le relais, le même flambeau.
Lui, inséré dans la perte individuelle et douloureuse
du Papa, n'entend probablement pas cela que j'ai entendu et observé
tout au long de ma présence où j'ai entendu ces expressions,
témoignages et appels. Aussi, je vais le développer pour
le transmettre; je ne serai en cela que le scribe.
Dans la formulation spontanée et progressive, j'ai entendu se
répéter ceci, sans aucune coordination entre les personnes:
- le fils David a un rôle à exercer qui dépasse
sa fonction personnelle et régionale à Paris. C'est celui
de la continuité de rayonnement de son père sur tous les
plans nommés ci-dessus.
- cela était dit délicatement, pour ne pas troubler le
processus de recueillement et de deuil affectif, mais l'expression en
était claire et répétée.
- cela est dit d'abord comme un besoin certain du peuple qui existe
dans la société juive en cette période et envers
quoi la achga'ha (protection) divine avait mandaté Son
serviteur Ribbi Chalom Messas, reconnu par tous, sans ma'khloqéte.
- ensuite, il est dit que, par ce que l'on entend, sait et voit, le
fils David a les qualités de tenir le flambeau et le rôle.
- certes, un enfant ne peut prendre toute la dimension ni enseigner
à la place du père. Mais quand le père a laissé
la place, celui qui a été formé et qui a les qualités
a à répondre aux mêmes besoins puisqu'ils existent,
puisque les niveaux différents du peuple crient leur besoin,
leur manque et leur appel.
- seulement à ce moment, la mutation se fait. Cela est classique
dans le judaïsme. C'est ce que l'on appelle le Admor,
initiales de Adonénou morénou vé rabbénou
(notre seigneur, notre enseignant et notre rav). Ce n'est pas un
titre, ni un héritage, c'est une continuité de fonction
quand tout le demande et quand tout a été organisé
comme tel par la Providence.
- Mais, surtout, quand nous entendons les plus grands Sages le dire
ou en formuler, allusivement et délicatement, la demande.
- nous arrivons là devant ce qui s'est produit pour le Rav Chalom
Messas lui-même: il n'est pas monté d'honneurs en honneurs,
il est monté dans la Torah et le peuple lui a demandé
plus pour répondre à ses besoins, et cela depuis la périphérie
et la galoute jusqu'à devoir exercer ce rôle au lieu le
plus nécessaire, le plus vital pour le peuple et dans le lieu
du rayonnement central. De là, le Rav rayonnait aussi bien sur
le Maroc que sur Montréal, Toronto, New York, Caracas, Bruxelles,
etc.
- et il a su donner l'exemple suprême: que la cohérence
de l'enseignement de la Torah fait que l'on suit la vague divine sans
s'attacher à ce qui deviendrait alors l'esclavage dEgypte. Et
il montait, c'est bien l'expression. Et il se passe alors le phénomène
promis par la Torah: il reçut au centuple place, bien-être,
honneurs qu'un plus petit aurait hésité à quitter
puisqu'il les avait au Maroc. Le Rav connaissait la Torah et son choix
de connaissance était évident.
- Laissons faire le temps, il est possible que le Rav David n'entende
pas tout cela, imbibé qu'il est dans sa douleur ou dans les années
de second. Aussi j'ajouterait quelque chose que le Rav m'a confié.
Ce qui se passe pour le Rav David n'est pas ce qui se passe dans les
cours 'hassidiques où un jeune enfant est nommé héritier.
Le Rav Chalom m'a montré la preuve qu'il intronisait son fils
David au niveau de grandeur de décideur halakhique. Comment?
Il m'a montré clairement que le fait de mettre dans son livre
une réponse halakhique de son fils 'hamoudi indiquait qu'il le
plaçait à égalité.
Bien plus, il lui accordait une autre reconnaissance: seul le Rav Chalom
Messas était à même de se placer en ma'hloqéte
(discussion et contestation publique) avec le Gaone incontesté
en halakha qu'est le Rav Ôvadia Yossef, de s'apprêter à
en recevoir la réplique précise et solide de contestation
en retour, et de persévérer en apportant de nouveaux arguments.
Ribbi Chalom a tenu ce rôle avec succès et nous avons publié
les images de l'affection si grande qui unissait en conséquence
ces deux géants.
Ribbi Chalom a intronisé son fils en cette place et en ce niveau,
en mettant la téchouva rabbinique de son fils, et en y
répondant publiquement. Le fils n'a pas osé répondre
au père mais il n'est pas de doute pour moi que, maintenant,
son père l'autorise à formuler la réponse à
ce que son père a écrit. Comme les Tossafotes écrivaient
à la suite de Rachi. Cela est clair, le Rav a donné à
Ribbi David cette téoudâ publique, page 87 et suivantes
de son livre Chéméche oulmaghen. Et il m'a dit
le plaisir qu'il avait eu de cela et m'a vanté alors les qualités
de 'hakham brillant et 'harif qu'a son fils. Ribbi David
ne le dira pas lui-même, mais j'en témoigne. Sa modestie
et sa simplicité sont égales à celles de son père.
Mais son père, en porteur du flambeau éclairant, savait
qu'il fallait le placer là où le peuple a besoin.
Ribbi David se trouve maintenant devant le même problème:
le flambeau pour éclairer est là devant lui, ainsi que
les besoins et les demandes, et la lucidité de tous envers ces
paramètres uniques qui sont réunis.
Que le Ciel l'aide a accepter avec la même assurance qu'avait
son père à croire que si le Ciel donne et appelle, c'est
qu'il donnera à chaque instant tout ce qu'il faut, non seulement
sur le plan spirituel mais aussi sur le plan humain. Amen.
A nous de prier aussi pour cela. C'est très important pour notre
peuple.
Nous assistons à la fin du période longue de préparation
et à la transmission.
A nous de dire: 'hazaq vé émats comme il a été
dit au début du livre de Yéhoshua et nos Sages font remarquer
que le triplement du mot 'hazaq donne la guématria de
Moché, preuve que le successeur sera égal au maître
pour répondre aux besoins du peuple. Et que chacun de nous puisse
aider comme le faisait l'ami Caleb, fidèlement. Amen.
Revenons à la cérémonie.
Nous entendons de Jérusalem que les Juifs français se
sentent devenus orphelins également, ils sont venus rendre honneur
au défunt et une osmose beaucoup plus grande (basée sur
ces qualités précises communes, et sur ces acteurs précis
communs), se brasse en ces jours.
Officiellement, le Rav Mordékhaï Eliahou recevait toute
cette foule dans la Yéchiva dans le quartier de Qiriate Moché.
Il a confirmé ces besoins exprimés par les différents
orateurs, et son appel était lancé au Rav David Messas
comme porteur du même flambeau pour que son rôle s'exerce
non seulement à Paris mais aussi envers les besoins de son peuple
de Jérusalem et de partout comme son père.
Il était étonnant de voir cette foule de Jérusalem,
spontanément groupée alors dans la prière animée
par le Rav David Messas, à la demande du Richone lé Tsione,
le Rav Mordékhaï Eliahou. Je vous présente quelques
photos de cette soirée pour vous y intégrer dans cette
expérience commune.
Les Grands Rabbins arrivent et sont assis face au public. Ici, le Rav
Mordékhaï Eliahou à gauche et le dayane le Rav Elmaliah.
Il est important que vous sachiez et ressentiez cette proximité
entre ces hauts personnages, qui vient de la même présence
vraie à la Torah. Fraternité, bonté, expérience,
hautes et lourdes responsabilités. Proches entre eux et proches
du peuple.
Je ne présenterai pas toutes les interventions, centrons-nous
sur celle du Rav Eliahou.
Il a ouvert un livre du Rav Messas, Tévouote chéméche,
et y décrit son souci pour les besoins du peuple, sa passion
pour aider les étudiants dans leur difficulté à
étudier la Torah.
Sa main, son visage essayent de nous transmettre la force chaleureuse
de ces lignes.
Il y rejoint le coeur intérieur de ce que le Rav voulait transmettre
par sa vie et ses relations.
On comprend que ces deux hommes aient eu une amitié très
profonde car nous sentons
cette même vibration à la Torah et la même capacité
d'expression dans la simplicité
sincère. Ceux qui n'ont pas le contact avec de grands Sages découvent
ainsi qui ils sont.
Le Rav interpelle, dit qu'il a appris du Rav Messas à parler
vraiment à quelqu'un individuellement
même lorsqu'il parle à de nombreux auditeurs, nous le voyons
ici.

Et, voici, après l'éloge qu'il vient de faire aussi du
Rav David, l'héritier de cette tradition,
comment il l'appelle avec bonté et bonheur pour qu'il s'adresse
à son tour aux Juifs, ici maintenant,
depuis Jérusalem.
Les Juifs de France présents sentent que vraiment leur place
existe ici, totalement.
Là où sera le Rav David, il aura à exercer maintenant
ce rôle; sous quelle forme extérieure nous ne le savons
pas, où nous ne le savons pas, mais nous savons désormais
que ce rôle il ne peut plus l'éviter et qu'il y a été
préparé et qu'il s'y est préparé sans le
savoir.
Le Rav Messas demande l'indulgence parce que l'émotion risque
de prendre le dessus
devant ce lien de toute une foule à son père.
C'est encore un moment de vérité familiale, ensemble tous.
Et le Rav commence à nous dire ce que les auditeurs attendent
de lui:
la transmission de son expérience d'un tel père, comment
il vivait dans la Torah et avec les autres.
Le Rav saisit sa connaissance intime.
et le Rav s'anime, nous emportant dans la vie heureuse avec un père
qui chante, guide,
apprend à étudier. Les gestes animés et l'ambiance
vivante ne me permettent plus de prendre les photos.
Le Rav anime ensuite l'office de Min'ha et Arvite puis la foule se presse
spécialement autour de ces deux Sages,
très familialement et gentiment
Je saisis un instant ces deux personnages où l'amitié
entre la même génération est maintenant reportée
sur le fils.
S'il sent l'intensité de la demande populaire envers lui, nul
doute que la bonté de l'accueil le rendra heureux. Amen.
Qu'il puisse à son tour donner toute la mesure de sa tradition
pour le peuple qui en a tant besoin: maintenant à la mesure du
rôle paternel qui lui revient selon ses capacités.
Peut-être, nous l'espérons, a-t'il découvert, plus
qu'il ne le pensait auparavant, combien il y a une attente large envers
sa tradition de Torate éméte.
Bien au-delà d'une fonction locale précise.
Voici, dirai-je spontanément, la photo, de l'intronisation comme
successeur admis.
Le Ciel a voulu qu'elle soit si probante.
Pendant que Ribbi David Messas est entouré, le Rav Eliahou est
pressé de questions
et nombreux lui demandent la bénédiction. On le voit,
cela se réalise intensément.
Nous sentons encore en cela que nous avons à entendu la voix
de tout ce qu'a dit en allusions
le Rav Mordékhaï Eliahou pour le peuple qui a besoin.
La soirée s'est terminée par la bénédiction
de la lune.
Elle symbolise l'union réussie, l'entrée de Yéhoshua,
lune, dans la terre d'Israël, sans peur et avec confiance
dans la présence aidante de la Chékhina..
Heureusement que vous avez eu ce reportage:
vous avez vécu en famille un grand moment du peuple juif à
Jérusalem.
C'est cela Jérusalem. La Torah vécue. Dans un peuple qui
la vit, en famille.
Rendez-vous, si D.ieu veut, dimanche soir pour la seconde rencontre.
Etudier ici les
rites du décès et du deuil dans le judaïsme
Commentaire éducatif dans la Torah sur l'héritage
Chacun est placé un jour dans cette position de perte du père
et chacun placera un jour ses enfants dans cette position.
La Torah nous enseigne sur ces moments:
1- Le père, avant son décès, autant que possible,
doit avoir transmis à ses enfants ses consignes morales explicites
à chacun, pour son bien. Ainsi que ses bénédictions,
et Rachi dit alors: "si ce n'est pas maintenant, alors quand!",
comme nous le voyons de l'exemple de Yaâqov (Béréchite
chapitre 49) et dans celui de Moché Rabénou (Dévarim
chapitre 33).
2- La Torah nous enseigne que les enfants doivent se réunir
à ce moment, et aussi faire téchouva, revenir
de leurs défauts personnels et de leurs divergences entre eux,
comme cela s'est produit lors de la mort du Patriarche Yits'haq quand
ses fils Yaâqov et Essav l'ensevelirent ensemble en se réconciliant.
(Voyez les commentaires sur Béréchite 35, 29).
3- Tout cela est pour que les enfants prennent conscience qu'ils
ont maintenant une tâche à accomplir à leur tour
et que le Patriarche ne les dispense plus par sa présence ni
par son activité: le rôle de pilote du peuple leur revient.
C'est leur tour. Et cela comprend plusieurs phases.
4. D'abord, les enfants doivent prendre tout le temps de rendre hommage
au parent défunt, l'honorer en prenant soin des rites divers,
dire le qaddiche pour l'élévation de l'âme du défunt,
étudier pour lui, donner la tsédaqa. Le respect envers
les parents est mis par la Torah au même niveau que le respect
envers le donneur de vie qu'est D.ieu.
5. Il y a ensuite une nouvelle phase par rapport à l'héritage
moral du père. Quand il vivait, il avait pris le rôle parmi
les générations, de faire fleurir tout le potentiel de
cet arbre de vie à son tour. Et les enfants disaient: Papa fait
ceci, est capable de cela, écrit ces livres sur la Torah, etc.
Ce qui sous-entend: pas moi. Et, effectivement, plus le père
est doué et assume ses capacités qu'il a reçues,
généralement moins les enfants se sentent capables
d'assumer eux-mêmes ces qualités identiques. Ce phénomène
est fréquent. Cela est d'autant plus frustrant pour les parents
qui ont donné l'exemple du courage, du travail et ont souhaité
en faire profiter les enfants, mais c'est la réalité psychologique
normale, ou la plus fréquente. Voyons la solution que la tradition
juive a donné à ce problème constant.
"D.ieu d'Avraham, D.ieu de Yits'haq, D.ieu de
Yaâqov".
A ce niveau, comprenons pourquoi nous disons dans le début de
la prière de la Amida récitée 3 fois par jour:
"D.ieu d'Avraham, D.ieu de Yits'haq, D.ieu de Yaâqov".
Si on avait dit: "D.ieu d'Avraham, Yits'haq, et Yaâqov",
cela aurait voulu dire que l'approche du père est celle qui oriente
les deux générations suivantes dans sa ligne, et elles
n'auraient eu vie qu'à l'intérieur de ce qu'il a réalisé
personnellement avec D.ieu dans sa vie.
Mais la formulation retenue indique bien que chaque génération
est reconnue dans sa plénitude spécifique de relation
à D.ieu et dans sa mission différente: "D.ieu d'Avraham,
D.ieu de Yits'haq, D.ieu de Yaâqov". L'expérience
de chacun est différente, et elles sont considérées
avec le même respect. On ajoute. Et l'ancêtre reconnait
toute la valeur de la spécificité des successeurs.
Mais, il faut percevoir encore un autre point très important:
inversement, la troisième génération reconnait
la valeur des deux précédentes, et la seconde reconnait
celle de l'ancêtre.Aucune n'est minimisée.
Tirons-en une conclusion qui va en sens contraire de l'individualisme
qui caractérise notre époque: il ne s'agit pas de "répartir
l'héritage" et de le "disperser" comme on dit
en français; au contraire, il s'agit de le cumuler, de l'intégrer.
Comment cela peut-il se faire?
Que l'on me permette un exemple personnel pour l'exprimer. Quand j'étais
enfant, mon père est particulièrement doué pour
réparer tout ce qui était nécessaire pour la vie
quotidienne de toute la nombreuse famille, depuis les chaussures jusque
tous les outils indispensables à créer pour faire face
aux réparations de la maison en tout genre, dans les conditions
modestes qui étaient les nôtres. Quant à moi, je
n'étais nullement doué en ces matières, et je m'estimais
nul, mais je l'ai vu faire chaque jour. Peu de temps avant mon alyah,
mon père est décédé, et nous avions acquis
en Israël un petit deux pièces charmant mais qui s'est révélé
devoir être refait pour la tuyauterie et tous les problèmes
d'eau. Et nous n'avions plus de ressources. Je n'avais jamais rien fait
de ce genre et j'ai réalisé sans difficulté ces
changements multiples de plomberie. Subitement, j'ai pris conscience
de l'étrangeté du fait et j'ai compris que, par respect
et par amour pour mon père, je ne m'étais jamais autorisé
à me sentir capable de faire tout cela. Et maintenant, lui étant
décédé, ma capacité (celle identite à
la sienne) s'exerçait; bien plus, c'est comme si je lui rendais
hommage affectif. D'ailleurs, lui n'avait jamais douté que nous
en étions capables, il nous ordonnait de l'aider, on obéissait
mais sans la conscience de notre capacité.
On connait l'exemple plus compliqué de Freud, ayant de nombreux
problèmes avec son père, et ne découvrant sa créativité
qu'après le décès de ce dernier, mais continuant
à resté empêtré dans ses problèmes
intérieurs envers lui, à commencer dans son lien au judaïsme.
Il en a fait la psychalyse, déplacement de la science juive de
l'être que connaissait la tradition de son père. Mais,
examinons plutôt l'aspect non conflictuel.
La conclusion est importante pour tout ce qui concerne la Torah. Il
ne s'agit pas de dire, à propos de "D.ieu d'Avraham, D.ieu
de Yits'haq, D.ieu de Yaâqov": Papa était comme ceci,
je le respecte et je suis autrement.
Non. Car Yits'haq intègre totalement l'apport qu'a eu Avraham.
Il n'ajoute pas le sien, différent, en faisant du précédent
un souvenir. Il devient le porteur de ce qu'a découvert son
père, comme le père l'a découvert. Ce qu'il a transmis,
il l'intègre et est capable de le transmettre comme le
père le transmettait.
D'ailleurs, l'entourage ne s'y trompe pas qui regarde ainsi l'héritier,
cela est très clair envers Ribbi David Messas concernant la demande
sociale qu'il veuille bien re-présenter les qualités paternelles
sans prendre de recul en disant "je ne suis pas lui". Il ne
s'agit pas d'une erreur d'optique de la part du peuple, ni d'une fixation,
mais, bien, de la spécificité de la tradition juive que
nous ont enseigné les patriarches. Et, en plus, c'est ainsi que
l'on assure au peuple ce dont il a besoin. C'est tout le judaïsme
où le modéle des trois patriarches est si constitutif
de tout.
Dans le cas juif fréquent, où le père était
un patriarche qui a formé réellement ses enfants à
toute la tradition et à ce qu'il y ajoutait, cela est clair et
flagrant. Et comme je l'ai dit, par l'exemple modeste qui me concernait,
après le décès du père nous devenons
le re-présentant compétent et actif des capacités
paternelles, et nous y ajoutons les nôtres différentes.
C'est ce qui s'est passé entre Avraham, Yit'haq et Yaâqov,
voilà pourquoi on les cite ainsi dans la prière. De même,
dans l'énumération du suite de pères et fils à
la fin de l'étude d'un Traité du Talmud.
6- Enfin, même si nous faisons tout cela, nos textes disent
que notre action personnelle restera sans fruits si nous ne respectons
pas une condition supplémentaire. Laquelle? Le roi Salomon avait
réalisé la plénitude de ce que le Ciel lui avait
donné comme dons, et même la plénitude des souhaits
de son père en construisant le Temple que son père avait
préparé et il l'avait fait en respectant scrupuleusement
ses plans, et, pourtant, les portes du Temple refusèrent de s'ouvrir
lors de l'inauguration et, de même, après les supplications.
Elles s'ouvrirent seulement lorsque Salomon formula explicitement et
publiquement que tout cela avait été fait non par lui
mais grâce au mérite de son père. Alors, les portes
acceptèrent de s'ouvrir.
7- L'union des générations.
Nos trois Patriarches ont étudié ensemble 15 ans, construisant
ce partage. Ils le faisaient 15 heures par jour pendant ces 15 ans,
la tradition estimant que les 9 heures restantes suffisent pour le sommeil,
le gagne-pain et les besoins divers normaux. Et ce 15 magnifique est
encore exprimé par le dernier verset des psaumes: 'kol ha
néchama téhallel y-a, toute l'âme te loue y-a".
Ce dernier mot est composé des lettres youd et hé
qui forment la somme de 15.
Nos Patriarches sont ainsi nommés "D.ieu d'Avraham, D.ieu
de Yits'haq, D.ieu de Yaâqov" et au moment le plus important
de la prière et le plus uni à D.ieu, parce qu'ils ont
réussi cette coordination des générations. Exemple
clair.
Les 15 psaumes des montées ou les 15 marches qui mermettaient
d'entrer dans le Temple réfèrent encore à tout
cela.
Tout cela demande à chacun une lente réflexion personnelle
pour le comprendre à notre propre niveau.
Mais, surtout, pour l'appliquer à nos relations entre nos générations,
et spécialement après la perte d'un père.
Quand ce père était un Sage de la Torah, on doit alors,
en fonction de tout ce que l'on a vu plus haut, intégrer son
héritage vu, entendu, mais aussi les écrits. Prendre
tout cela à notre propre compte comme si nous l'avions écrit,
comme si nous avions à continuer à en être le
porteur dans le contenu et dans l'approche, spécialement
dans son apport unique, car chacun a reçu quelque chose de spécifique
pour répondre aux besoins du peuple à une époque.
Alors, les enfants doivent devenir à leur tour
les phares de cette lumière qui a été créée,
non pas comme un "héritage" mais comme une action continuée
et doublée.
Voilà l'enseignement de la tradition que j'ai compris (personnellement
et pour le peuple d'Israël) suite à l'appel "évident"
présent dans les paroles des Sages de la Torah lors de ces jours
de consolation et de hesped, et dans les rencontres.
C'est une étude de la Torah vivante, et cela se réalise
spécialement quand il y a tant de Sages qui viennent parler.
Je remercie les acteurs et enseignants involontaires et généraux
qui, une fois de plus, ont donné ainsi au peuple juif, comme
leur père, avec tant d'amitié et d'affection.
En leur souhaitant de transformer leur douleur en éclosion, comme
l'ont fait toutes les générations précédentes.
Baroukh Hachém léôlam amen vé amen.
Et, également à notre place de lecteurs membres du peuple
à qui ce père, le Rav Chalom Messas, zal, transmettait
pour tous sa connaissance de la Torah, nous assumerons aussi ce qui
vient d'être dit. Si D.ieu veut, je placerai sur le site des études
de halakha, de questions de halakha et les réponses telles qu'elles
sont dans ses livres. J'en avais parlé avec le Rav et lui avais
montré les exemples qui sont prêts avec mes notes rédigées.